Crude Obsessions

                                                                   

                                                                                          (Les Mèmes sur Internet)

                                                                                          Beaux Arts de Paris 2020

 

J'ai approché les Mèmes comme un produit de notre insatiable consommation numérique, de la culture Internet. 

Comme les gènes, ces visuels générés par ordinateur sont en évolution constante, se reproduisent, diffusent leur contenu culturel codé, réagissent et mutent avec chaque nouvel environnement, souvent de manière imprévisible.

 

Mais ce mode d'expression, si largement utilisé par les générations Y et Z (nés entre 1980 et 2015), construit à partir de references culturelles et beaucoup d’humour, est encore souvent ignoré ou dénigré. J’ai voulu lui donner la part qui lui revient.

 

La sémiologie peut nous aider à déchiffrer la grammaire, le vocabulaire, les sons des Mèmes... mais l'interprétation finale reste souvent décalée, subordonnée à son micro contexte.

 

Dans la série «Crude Obsessions», j’ai exploré la nature ésotérique des Mèmes et ce qui rend leur interprétation si difficile. Cette installation tente aussi de refléter le comportement de leurs utilisateurs, l’absurdité de ces visuels étant une partie importante de leur intérêt.

 

La culture des Mèmes est en plein essor et modifie la façon dont nous communiquons les uns avec les autres.

L’humour peut nous aider à comprendre pourquoi ce langage Internet a été adopté si rapidement, certaines catégories de Mèmes devraient même faire partie de l’iconologie de l’humour contemporain, mais la moquerie étant le format principal utilisé, certains peuvent être blessants et ces visuels remettent en question la limite entre liberté d'expression et comportements sociaux inappropriés.

 

Ma décision de reproduire ces Mèmes sur un autre support que l’écran auquel ils appartiennent est une tentative de modifier notre interprétation de ces images si fortement médiatisées.